Printemps 2017

L'édito

Les plus observateurs d’entre vous l’ont peut-être déjà remarqué, cette lettre d’information ne s’appelle plus la lettre d’information du réseau des guides composteurs mais la lettre d’information du réseau des référents compostage. Vous comprendrez pourquoi en lisant le 2e article de cette lettre. Du côté des nouveautés du réseau, vous trouverez aussi des explications sur les livraisons de broyat et le remplacement des vieux bacs à compost. Nous avons également souhaité attirer votre attention dans cette édition sur le problème des sacs biodégradables ; que l’on retrouve de plus en plus souvent dans les composteurs depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les sacs plastiques. Nous vous proposons également dans cette lettre un article sur le composteur accéléré du FJT des Oiseaux. Pour conclure, nous partons en direction des États-Unis avec Joseph, notre stagiaire de Michigan, qui nous fait découvrir le compostage dans sa ville d'origine. Eh oui, notre petite association attire des stagiaires du monde entier !

Depuis le 1er janvier, nous trouvons de plus en plus souvent dans les composteurs des sacs avec la mention "ok compost" inscrit dessus. Mais nous avons observé que, dans les faits, ces sacs ne se décomposent pas dans les conditions d’un composteur domestique. Explications :

A l’interdiction des sacs de caisse à usage unique en juillet 2016, s’est ajoutée le 1er janvier 2017 l’interdiction des sacs plastiques classiques pour les autres usages (pour les fruits et légumes, la boucherie, les blisters pour l’envoi de la presse et de la publicité …). Les seuls sacs encore autorisés sont les sacs en plastique « compostables » et constitués d’au moins 30% de matière biosourcée.

Le mot compostable est entre guillemets car, en réalité, nous constatons qu’une fois au compost ces sacs se contentent de se désintégrer en une multitude de petits morceaux qui ne se décomposent pas par la suite. Cela s’explique par le fait que les tests permettant d’établir les normes de compostabilité sont réalisés dans les conditions d’un compost fonctionnant de manière optimale et traitant de très grosses quantités de biodéchets (montée en température importante, retournements quotidiens…). Les sacs normés pour le compostage ne se composteront donc pas rapidement et invariablement dans un site de compostage domestique.

Ces sacs sont constitués en partie de matières biosourcées, c'est-à-dire de matières premières renouvelables issues de la biomasse : fécule de pomme de terre, algues, amidon de maïs… En général, les matériaux biosourcés sont plus facilement compostables. Mais ce n'est pas toujours le cas. Autrement dit, un sac composé de matières biosourcées peut ne pas être compostable. De plus, la production de polymères biosourcés utilise des surfaces agricoles et peut alors entrer en concurrence avec la production alimentaire.

Par ailleurs, les matières biosourcées représentent 30% à 80% de la composition du sac. Le reste est constitué de polymères d’origine fossile (de 20 à 70%). En conclusion, du stade de leur conception au stade de leur élimination, ces sacs ne sont pas dénués d’impacts sur l’environnement.

En conclusion, s’ils peuvent présenter une alternative pour certaines utilisations spécifiques, comme l’emballage de produits alimentaires humides, il n’est pas souhaitable que leur utilisation vienne concurrencer le développement du réutilisable. Idem pour les sacs en papier. Bien que ces derniers se compostent bien, leur impact n’est pas non plus anodin (eau et énergie utilisés pour la production et le recyclage).

La meilleure alternative pour la réduction des déchets est donc évidemment le réutilisable, et notamment les sacs en tissus. En effet, la matière même incite l’utilisateur à y accorder de la valeur, à ne pas les jeter et à les réutiliser. De plus, ils sont solides et légers et peuvent se laver. Vous pouvez en trouver de plus en plus facilement dans le commerce ou les fabriquer vous-même.

La plupart des informations présentées dans cet article sont tirées du dossier du mois de février 2016 de l’association Zéro Waste France.

Nous vous l’accordons, le nom des différents acteurs du compostage c’est sans doute du jargon pour vous. En effet, la distinction entre un guide composteur, un maître composteur ou un référent de site vous échappe certainement un peu.

Cependant, le compostage de proximité est un secteur en pleine expansion, et pas seulement au niveau local. Nous sommes bien placés pour le savoir à Besançon puisqu’il a permis de créer 4 emplois à Trivial’Compost, 3 emplois au Sybert ainsi qu’un réseau de près de 600 bénévoles. Parallèlement à ce développement, le secteur se structure via la mise en place d’un référentiel de formations et l’harmonisation des rôles de chacun au niveau national.

C’est l’ADEME (l’Agence nationale De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), en collaboration avec le Réseau Compost Citoyen (dont Trivial’Compost est membre), qui fixe les nouvelles définitions.

Si l'on suit son référentiel, les habitants qui s’occupent des sites de compostage en pied d’immeuble ne sont pas des guides composteurs car, pour pouvoir les appeler ainsi, il faudrait qu'il aient suivi une formation de 2 jours et demi sur le compostage. De plus, les guides composteur ont plus de responsabilité que les référents compostage des immeubles car c'est eux qui mènent les actions d’information du grand public.

A nous de perdre l’habitude (bien ancrée en 7 ans) de ne plus appeler les référents compostage guide composteur !

 

 

Le référent de ce site de compostage situé à Besançon a eu la bonne idée de fabriquer une jardinière à partir d’un vieux bac à compost. Il est prévu que les habitants y plantent des fleurs et des plantes aromatiques. De quoi s’inspirer !

Le composteur accéléré du FJT des Oiseaux

Annaïck devant le composteur accéléré

Annaïck est référente du site de compostage de son immeuble depuis maintenant 6 ans. Mais elle ne s'est pas arrêté là puisqu'elle a initié la mise en place du compostage sur son lieu de travail, au FJT des Oiseaux (rue des Cras à Besançon), en partenariat avec le Sybert. Depuis 2013, les restes de repas du service restauration du foyer sont valorisés par un système innovant de compostage accéléré.

 Après des débuts difficiles, le temps de comprendre comment fonctionne la machine (réglage de la température, choix du structurant le plus adapté pour réguler l'humidité du compost ...) le composteur fonctionne bien maintenant et permet de transformer les biodéchets en compost en quelques semaines (contre 8 mois en moyenne pour le compostage en bac). En plus des biodéchets du FJT, 80 foyers du quartier participent. Au total, ce sont ainsi 12,5 tonnes de biodéchets qui échappent à l'incinération chaque année. Le taux de recyclage des déchets du FJT des Oiseaux est passé de 20% en 2013 à 60% en 2017, ce qui a permis à la structure de faire de belles économies sur sa facture d’enlèvements des ordures.

Nous profitons de cet article pour faire un peu de publicité au projet EXPOLAROID, un événement original organisé par le FJT pour découvrir ou redécouvrir les appareils photo Paloroid. Pour plus d'informations, reportez vous au compte Facebook de l'événement.

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Pour les sites de compostage dont l’année d’accompagnement est terminée, nous proposons tout de même des services sur demande pour aider à leur entretien :

- la livraison de broyat de bois

Si vous ne pouvez pas vous charger vous-même de l’approvisionnement en broyat, contactez Trivial’Compost, nous effectuerons la livraison. La facture est à adresser à votre syndic, ou à votre bailleur si vous vivez dans des logements sociaux. Elle s’élève à 80€ pour les bacs de 300 litres et 105€ pour les bacs de 600 litres. L’augmentation de prix par rapport à l’année dernière s’explique par le fait que les livraisons prennent beaucoup plus de temps que ce que nous avions estimé au départ.

- l'aide à la réparation des bacs à compost abîmés

Si vous avez des bacs abimés, l’association Trivial Compost peut vous fournir des pièces d’occasion et le SYBERT vend des composteurs neufs à tarif réduit (20 €) à partir du mois de Juin (voir modalités sur www.sybert.fr).

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La collecte en porte à porte des déchets verts

Proposer à nos stagiaires étrangers de nous faire découvrir la pratique du compostage dans leur pays est une petite tradition dans cette lettre d’information. Après l'article de notre stagiaire belge dans la dernière édition, nous continuons notre petit tour du monde du compost avec Joseph, stagiaire à Trivial'Compost et originaire de Grand Rapids, dans le Michigan. Joseph est étudiant au CLA et vient à Trivial'Compost pour perfectionner son français et nous aider dans les tâches du quotidien. Voici son article :

Au préalable de toute question concernant les États-Unis, il faut toujours tenir compte du fait que le pays compte  325 millions d'habitants (U.S. Census Bureau) sur un territoire de 9,8 million km² (worldbank) composé de 50 états, chacun ayant le droit d’établir ses propres lois.

Il est donc évident qu’une analyse nationale de la pratique du compostage contiendrait toutes les possibilités envisageables, allant du système le plus perfectionné et efficace qu'il soit à l'absence totale de politique publique en la matière. De plus, bien qu'il existe un organisme fédéral appelé « Agence de Protection de l’Environnement » (EPA), il n’existe pas, à l'heure actuelle, de loi nationale sur le compostage.

En revanche, l’état du Michigan a adopté une loi en 1994 intitulée « Acte 451 de la Loi des Ressources Naturelles et de la Protection Environnementale " dont l'objectif est, entre autres, l’amélioration de la gestion des déchets. Cette loi interdit pour la toute première fois la combustion ou l’enfouissement dans les décharges de « yard clippings », c'est-à-dire l’ensemble des déchets verts issus des tontes d’herbe et des tailles des arbres. En application de cette loi, les municipalités ont créé des points d'apports volontaires pour ce genre de déchets ainsi que des services de collecte en porte à porte dans les plus grandes villes. Les déchets verts sont ensuite valorisés par compostage. La liste des sites de compostage de l'état est disponible en ligne : michigan.gov.

Hormis pour les déchets verts, le compostage urbain est loin d'être une pratique courante, du moins dans la ville de Grand Rapids. Les habitants sont peu sensibilisés à la question et les solutions concrètes pour pratiquer le compostage sont peu développées. Cependant, si la municipalité n’offre pas de service de gestion de déchets organiques, il existe une entreprise régionale de gestion des déchets qui propose un nouveau service de compostage des déchets d'entreprises (new-soil), ainsi qu'une nouvelle entreprise privée qui propose des services de collecte et traitement pour les particuliers comme pour les commerçants (organicycle).  Ces évolutions encourageantes témoignent de l'intérêt croissant des citoyens pour une vie urbaine plus écologique et finalement plus durable.

Voilà pour les activités du réseau des référents de compostage. Pour vous tenir au courant des activités de Trivial’Compost (développement de notre offre d’animations, ateliers éco-citoyens…), rendez-vous sur notre site internet https://trivialcompost.org/

AVEC LE SOUTIEN DE

 

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